Depuis 2007, date du renouvellement de la totalité de sa flotte de bus diesel par une flotte au GPL, le Syndicat Mixte des Transports du Territoire de Belfort (SMTC) poursuit un objectif de mutation de la motorisation de ses bus afin de contribuer à une réduction massive de ses émissions de CO2. De nouveaux bus à hydrogène Van Hool modèle A12 FC viennent compléter la flotte de bus du réseau Optymo.
Exploités par la Régie des Transports en Commun du Territoire de Belfort (RTTB), ces bus circulent sur les lignes urbaines.
L’hydrogène un choix nécessaire
Suite à l’entrée en vigueur du décret du 12 janvier 2017 pour le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), les agglomérations de plus de 250 000 habitants se devaient de mettre en place des réseaux de bus dits « propres » dès 2020. Ces véhicules doivent être conçus pour ne fonctionner qu’avec des énergies renouvelables, tout en ayant de faibles émissions de CO2 dans le bus, de moins polluer et préserver l’environnement. Les bus propres se classent en deux catégories : les bus au gaz et ceux fonctionnant à l’électricité à batterie ou à hydrogène.
Optymo via le SMTC a toujours voulu être novateur et démontrer sa capacité à répondre aux enjeux de société concernant le changement climatique.
De plus, afin de répondre à cette logique de création d’un écosystème autour de l’hydrogène à Belfort, le SMTC fait le choix du bus ZÉRO émission et a acquis 7 bus à hydrogène.
Des financeurs à la hauteur de l’investissement
Cette première phase a nécessité un investissement circuleront sur le réseau Optymo répondent aux exigences et attentes du SMTC : total de 5 378 114 €.
Le SMTC a apporté d’importants fonds propres, le reste du plan de financement a été complété avec le concours de l’Europe, de l’État, de la Région Bourgogne Franche-Comté et la Banque des Territoires.
Le bus à hydrogène : comment ça fonctionne ?
Les bus à hydrogène sont équipés d’une pile à combustible électrique qui permet de créer de l’énergie « verte » via des composants renouvelables. Le véhicule dispose d’une motorisation électrique, issue d’une pile à combustible alimentée par de l’hydrogène.
Cette solution durable, grâce à des années
de recherche et d’études, présente des performances similaires à celles observées sur des bus diesel (en terme d’autonomie, d’accélération, de confort de conduite…).
Grâce à cette technologie, les bus sont « zéro émission », c’est-à-dire qu’ils ne produisent que de la vapeur d’eau et donc aucun gaz à effet de serre, ni polluants locaux (particules fines, Nox…).
Cette mobilité propre permet donc de réduire les émissions CO2 sur le Territoire équivalent à 1130 voitures par an.
Optymo, l’un des premiers réseaux de France à utiliser des bus à l’hydrogène
Les bus à hydrogène Optymo
Provenant du constructeur Van Hool, les nouveaux bus à hydrogène qui circulerent sur le réseau Optymo répondent aux exigences et attentes du SMTC :
- Un temps de rechargement comparable à celui des véhicules à combustion : moins de 10 minutes par bus,
- De fortes puissances motrices : une chaîne de traction de 210 kW, soit 285 chevaux, l’équivalent des véhicules diesel actuels,
- Une autonomie comparable aux véhicules thermiques : 400 kilomètres d’autonomie
À NOTER : Le service le plus long du réseau urbain Optymo : 390 kilomètres (ligne 3 qui relie Valdoie à la Gare TGV, l’hôpital NFC et Châtenois-les-Forges). En moyenne, les bus urbains parcourent 250 kilomètres par jour. - Une consommation de 9 kg d’hydrogène pour 100 kilomètres effectués,
- Un habitacle et une conception qui permettent de garder le même nombre de passagers à l’intérieur des bus à savoir 90 personnes,
- Des flux d’entrée et de sortie plus faciles grâce à ses trois portes latérales,
- Une motorisation électrique qui permet une baisse importante des vibrations pour le confort des passagers et une diminution significative de la pollution sonore pour les riverains.
Les ateliers de la RTTB
L’arrivée de cette nouvelle énergie a nécessité une adaptation des ateliers de la RTTB ainsi que la formation du personnel en contact.
Une étude de risque Atmosphères Explosives (ATEX) Hydrogène a été réalisée et des travaux d’adaptation de l’atelier ont été mis en oeuvre pour :
- Délimiter les zones de travail,
- Sécuriser l’espace : détecteur de fuite, sol en résine antistatique et une centrale pour piloter les ouvertures de portes, l’allumage automatique des ventilateurs pour empêcher la création de poches de gaz et les évacuer
dans l’atmosphère, - Apporter des équipements de protection individuelle pour les techniciens (tenues ATEX, détecteurs de gaz portatifs…),
- Élaborer des procédures de maintenance conformes en collaboration avec Van Hool.
L’hydrogène, encore plus demain
La deuxième phase du projet est déjà lancée, avec l’achat de 20 bus à hydrogène supplémentaires. Cet
investissement a déjà été retenu dans le plan de financement de l’ADEME.
C’est pourquoi, en 2025 avec 27 bus, le réseau de transport en commun de Belfort sera l’un des premiers en France, voire d’Europe avec 50 % de sa flotte roulant à l’hydrogène et ne rejetant que de l’eau.